Espagnols Les Espagnols renforcent leur présence en France
L'Espagne vit une crise profonde mais revoit ses principes de production pour les adapter à un marché en mutation, comme l'a montré la dernière édition du salon Iberflora (voir le Lien horticole n° 821, du 28 novembre 2012). La suite de notre reportage nous entraîne au coeur de cinq entreprises en phase de rebond, dans les régions de Valence et de Barcelone. Leurs exportations ne cessent de progresser, notamment vers la France...
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Proval
PAS DE RÉSIDUS DE PESTICIDES
Proval est un groupement de quatre pépiniéristes de la région de Valence, qui exploitent 50 hectares et produisent près de 2 millions de plantes. La gamme recouvre les arbustes méditerranéens (principalement Nerium oleander), les conifères, les petits fruits et les plantes aromatiques. L'entreprise a établi un plan stratégique en 2010 basé sur le développement de nouveaux marchés, l'amélioration de la qualité, des bonnes pratiques et de la traçabilité. Depuis trois ans, elle a revu sa gamme, avec des conteneurs plus petits, des produits mieux travaillés pour le marché des terrasses, mais aussi une diversification vers les aromatiques et les petits légumes à picorer, avec la garantie d'absence de résidus de pesticides (*), et les petits fruits. Proval place beaucoup d'espoir dans l'innovation « produits », notamment avec des conteneurs de minikiwis ou gojis. « Nous prévoyons d'augmenter la production de 5 à 10 % », indique Isidro Martinez Martinez, le président du groupement. « Depuis sept ans, nous avons concentré nos forces vers l'export, qui représente aujourd'hui 90 % de nos ventes, nos principaux marchés étant l'Allemagne et la France (25 % chacun). Nous sommes en phase d'expansion en France, avec une gamme plus large, en particulier des petits fruits plus précoces et plus développés que l'offre existante. »
Vivercid
60 % D'EXPORT, SURTOUT EN FRANCE
Vivercid est l'une des pépinières les plus importantes de la région de Valence. À Iberflora, elle occupait l'espace central d'un hall avec une mise en scène de ses différentes collections par type de jardin. Cette entreprise familiale exploite 300 hectares sur six sites, afin de profiter des meilleures conditions agroclimatiques de chaque zone. Près de 90 % de la production sont réalisés en conteneur, et 10 % en pleine terre (Citrus). La pépinière développe également une activité de production de jeunes plants d'agrumes.
Face à la crise, Lara Magraner, directrice générale de l'entreprise, affiche une belle combativité. « Toute période de crise crée de nouvelles opportunités pour ceux qui savent les saisir : nous avons revu nos gammes, en développant en particulier les arbustes fleuris de type méditerranéen (Polygala, bougainvillier, Plumbago…), réduit nos litrages pour mieux répondre aux attentes de la distribution, accéléré les rotations, et développé le marketing et l'action commerciale. Nous lançons des plantes de diversification : petits fruits, agrumes exotiques, plantes aquatiques. Nous exportons 60 % de nos productions, dont 70 % vers la France et allons recruter deux commerciaux français pour répondre à la demande. » Pour Lara Magraner, Iberflora reste l'occasion privilégiée de rencontrer ses clients et de présenter les nouveautés. « Dans ce métier, les gens aiment voir et toucher le produit. »
Ovifrusa
LA LONGUE RECONVERSION DE LA PÉPINIÈRE
Ovifrusa est basée près de Valence et exploite 70 hectares de pépinière. L'entreprise produit des palmiers, des plants fruitiers et des aromatiques. Elle emploie soixante personnes et exploite deux sites. Toute la pleine terre est en Estrémadure, où la qualité de l'eau et les terres sont bonnes, et la pression foncière moins forte qu'autour de Valence. « Ici, le terrain vaut 35 000 euros l'hectare et l'eau est très dure. Nous ne conduisons que les productions en conteneur, et la multiplication des plants fruitiers en hydroculture sous serre », indique Jorge Ferrer Alba, directeur de production. Les palmiers sont produits sous ombrière « insectproof » pour éviter les attaques de charançon rouge. « Le marché espagnol des palmiers a quasi disparu avec la crise et le charançon rouge. Nous développons la gamme méditerranéenne à destination de la distribution généraliste et spécialisée. » Cependant, les reconversions en pépinière sont plus longues à opérer et l'entreprise a encore beaucoup de stocks. Ses principaux marchés sont les Pays-Bas, l'Allemagne et l'Italie. Ovifrusa vient également de créer Orvaex, une société d'exportation pour pénétrer les pays arabes.
Calabuig
SPÉCIALISATION ET AUTONOMIE
Même motivation à l'export chez Calabuig, une autre pépinière de la région de Valence, qui compte 15 hectares sur trois sites, dont 10 hectares sous serre en plastique. La pépinière est plus particulièrement spécialisée dans trois genres : le laurier rose (Nerium Oleander), le Yucca et le Trachycarpus, à destination d'une clientèle de supermarché, jardinerie et GSB (grande surface de bricolage). Elle réalise sa propre multiplication. « Nous mettons l'accent sur la maîtrise de tout le cycle, la qualité et la régularité », indique Immaculada Garcia, responsable communication de Calabuig. « Nous avons entrepris depuis plusieurs années de couvrir nos cultures. Nous construisons régulièrement des serres en plastique. À terme, toutes les productions seront couvertes. » L'entreprise exporte 95 % de sa production. « Nos exportations progressent en Allemagne, aux Pays-Bas et en France », précise Immaculada Garcia. « Elles sont stables au Royaume-Uni et en Belgique. Par contre, elles régressent en Italie. »
Marie-Françoise Petitjean
(*) En liaison avec le projet « Residuo Cero » de la Generalitat Valenciana.
Interrogée sur la crise, Lara Magraner, directrice générale de Vivercid, dans la province de Valence, indique que « toute période de crise crée de nouvelles opportunités pour ceux qui savent les saisir ».
« Le marché espagnol des palmiers a quasi disparu avec la crise et le charançon rouge », explique Jorge Ferrer Alba, directeur de production d'Ovifrusa, située près de Valence.
« Nos exportations progressent en Allemagne, aux Pays-Bas et en France. Elles sont stables au Royaume-Uni et en Belgique. Par contre, elles régressent en Italie », précise Immaculada Garcia, responsable communication de la société Calabuig, également située dans la province de Valence.
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